Faux rendez-vous, intimidations, pressions. L’entourage de la présidence de la CADEMA inquiète par ses méthodes
Qui est l’éminence grise du président de la CADEMA qui manœuvre sur le dossier RSP Sécurité ? La société RSP Sécurité avait été contactée dimanche 24 août pour un rendez-vous avec Moudjibou Saidi président de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA) à l’invitation de Saandati Abdou Hadji, se présentant comme la directrice de cabinet du Président, comme la rédaction avait pu le relater aux premiers heures de ce lundi. Saandati Abdou Hadji, « Madame Abdou », avait confirmé à Stéphane Labache un rendez-vous avec l’exécutif de l’agglomération.
Depuis des semaines, cette entrepreneuse mahoraise très active, qui cumule également des fonctions au sein de la CADEMA, pousse de façon insistante la société à retirer ses actions devant le tribunal administratif. Une situation vécue comme un « harcèlement » et un « chantage insupportable » alors que le dirigeant se bat pour obtenir le règlement des factures impayées et souhaite payer ses salariés.
Rendez-vous piège
Ce lundi 25 août à 11h00, Stéphane Labache s’est donc présenté avec son équipe comme convenu sur place et demandé à rencontrer le président de la CADEMA. Surprise, seule personne présente dans un bureau vide : Saandati Abdou Hadji, rejointe par un simple administratif, Boinaidi Dahalani qui a assuré « ne pas vraiment connaître le dossier ». Où se trouve le Directeur général des services en pleine rentrée scolaire ? Officiellement à La Réunion « pour raisons familiales ». Un départ définitif ? Selon une source au sein de la CADEMA Saandati Abdou Hadji, présentée comme l’actuelle directrice de cabinet de la collectivité territoriale pourrait reprendre la direction générale des services. « Chacun jugera de sa compétence », souffle un cadre de l’agglomération.
RSP claque la porte
« Il était hors de question de rester. Ce n’était pas un rendez-vous mais un guet-apens. Je ne suis pas là pour être piégé par les manœuvres de l’entourage du président qui semble n’avoir aucun intérêt pour les 120 salariés de RSP Sécurité », explique Stéphane Labache.
« Quand j’ai évoqué le sort des salariés, cela n’a pas semblé émouvoir la CADEMA. C’est scandaleux. Nous avons été clairs : nous sommes en colère parce que les 120 salariés, embauchés à la demande de la CADEMA doivent être traités avec respect et dignité ». Quid d’un rendez-vous avec le Président ? « Il n’est pas disponible ». Les 120 salariés apprécieront. Pour se faire entendre une manifestation est prévue mercredi à l’initiative du collectif des salariés de RSP. « C’est fini. Nous avions confiance en Monsieur Moudjibou Saidi. C’est notre maire à Dembeni mais là il se moque de tout. À Mayotte nous avons la mémoire longue ».
Un service essentiel à l’ordre public sans paiement de l’ordonnateur
L’ancienne directrice de cabinet avait poussé la société RSP Sécurité à recruter « local » et sans « diplômes formels » sur la base d’une liste précise comme l’indique un mail du 5 juin 2024 lors de la mise en place du marché public. « Nous aimerions donc proposer une réévaluation des critères de recrutement afin de les adapter davantage au contexte local ». Le contexte local a poussé la CADEMA à exiger le recrutement de 120 personnes en lieu et place des 58 prévues par l’offre initiale de RSP Sécurité. Nouveau périmètre validé par l’actuelle présidence et son entourage. Une façon « d’offrir des opportunités professionnelles à un maximum de résidents locaux » donc… sans payer.