Christine Lagarde, présidente de la BCE, estime qu’il est prématuré d’envisager une baisse des taux directeurs en réponse à la crise bancaire
Face à l’actuelle crise bancaire qui secoue le secteur financier européen, la Banque centrale européenne (BCE) ne prévoit pas pour le moment de baisser ses taux directeurs. C’est ce qu’a déclaré la présidente de l’institution, Christine Lagarde, dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN. Selon elle, il est encore trop tôt pour envisager cette mesure, car les conséquences exactes de la crise sur l’économie restent à évaluer.
La BCE doit bien mesurer les conséquences de la crise bancaire
Lagarde a précisé que la BCE doit faire preuve de prudence avant de prendre une décision concernant la politique monétaire. “Nous n’avons pas à réduire. Nous verrons. Parce que nous devons bien mesurer ce qui sortira de ces récents événements financiers”, a-t-elle expliqué. Les incertitudes liées à la manière dont les banques vont réagir et gérer le risque, notamment en ce qui concerne les prêts aux entreprises et aux ménages, sont également un facteur à prendre en compte.
Les banques face à un contexte incertain
La crise bancaire actuelle a plongé de nombreuses institutions financières dans une situation difficile, les obligeant à faire face à des défis inédits. La gestion du risque est devenue un enjeu crucial pour les banques, qui doivent à la fois assurer leur propre stabilité et continuer à soutenir l’économie réelle en octroyant des crédits aux acteurs économiques.
Pour Christine Lagarde, il est important de voir comment les banques vont s’adapter à ce contexte incertain avant de prendre des mesures susceptibles d’influencer davantage le marché. “Comment les banques vont-elles réagir ? Comment vont-elles évaluer le risque, et continuer à prêter de l’argent aux entreprises et aux ménages,” s’est-elle interrogée lors de son entretien avec CNN.
Les autres leviers à disposition de la BCE
Même si la BCE n’envisage pas de baisser ses taux directeurs pour le moment, elle dispose d’autres outils pour soutenir les banques et l’économie européenne. La politique monétaire non conventionnelle, telle que les achats d’actifs ou les opérations de refinancement à long terme, pourrait être utilisée pour stimuler la croissance et lutter contre la crise bancaire.
Achats d’actifs : une arme redoutable pour soutenir les économies
Le programme d’achats d’actifs, également connu sous le nom de “quantitative easing”, consiste pour la BCE à acheter des titres de dette sur les marchés financiers. Cette politique a pour objectif d’injecter des liquidités dans le système bancaire, afin de faciliter l’accès au crédit et de soutenir la croissance économique.
Cette mesure pourrait être adaptée ou renforcée en cas de besoin pour répondre aux défis posés par la crise bancaire, même si la BCE n’a pas encore donné d’indications précises sur ses intentions à ce sujet.
Opérations de refinancement à long terme : un soutien direct aux banques
Les opérations de refinancement à long terme (LTRO) sont un autre instrument de politique monétaire dont dispose la BCE pour venir en aide aux banques en difficulté. Ces opérations permettent aux institutions financières d’emprunter des fonds auprès de la BCE à des conditions avantageuses, facilitant ainsi leur capacité à accorder des prêts aux entreprises et aux ménages.
En conclusion, bien que la BCE ne prévoie pas de baisser ses taux directeurs face à la crise bancaire, elle dispose d’autres moyens pour soutenir les banques et l’économie européenne. Il faudra toutefois surveiller attentivement l’évolution de la situation pour déterminer quelles mesures seront les plus appropriées pour faire face aux défis posés par cette crise.
Source
- https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/crise-bancaire-la-bce-nenvisage-pas-de-baisser-ses-taux-1935305
