Les attaques de navires paralysent l’industrie européenne : comment y remédier ?

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, en soutien aux Palestiniens de Gaza, les rebelles Houthis multiplient les attaques contre des navires occidentaux au large du Yemen. Ces derniers jours, la tension monte d’un cran et entraîne la fermeture d’usines en Europe.

Lundi 15 janvier, au large du Yemen, un nouveau navire américain a été touché par un missile. Les répercussions de ces attaques, en mer Rouge, sont très concrètes. En Europe, cela se traduit par des usines à l’arrêt. C’est le cas, par exemple, de l’usine de voitures Tesla en Allemagne qui va suspendre sa production en raison de pénuries de composants électroniques fabriqués en Asie. Idem pour Volvo qui arrête une usine en Belgique pendant plusieurs jours.

Pour fabriquer leurs voitures électriques, les constructeurs sont très dépendants des pièces importées de Chine et de Taïwan. Ces pièces transitent sur de gros navires de marchandises, des porte-conteneurs. Ils sont donc la cible des Houthis du Yemen et ces attaques entraînent d’importants retards de livraison. Pour éviter les menaces, les navires empruntent d’autres voies. Ils évitent désormais le canal de Suez, ce qui rallonge les délais d’acheminement, 10 à 20 jours en plus, ce qui bouscule la plupart des ports européens, comme à Rotterdam, Anvers, Gênes ou encore Marseille.

La construction automobile est affectée, mais aussi l’industrie du meuble. Ikea, par exemple, a déjà prévenu ses clients de retards, des articles vont manquer en rayons. En fait, la plupart des secteurs sont exposés à ces problèmes, car 30% du commerce de porte-conteneurs se fait par la mer Rouge. La dépendance de nos chaînes de valeur à l’Asie avait été mise en avant pendant le Covid et, en fait, ça n’a pas beaucoup progressé.

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Un risque de flambée des prix

En contournant le canal de Suez, pour éviter les tirs, les navires passent par le cap de Bonne espérance à l’extrême sud de l’Afrique, ce qui est plus long et donc plus coûteux. Ce plus les assurances rechignent, aujourd’hui, à assurer des navires qui sont devenus de véritables cibles et elles augmentent leurs tarifs. De fait, les compagnies maritimes comme CMA-CGM ou Maersk répercutent ces hausses. CMA-CGM a, d’ores et déjà, annoncé doubler le prix de son conteneur avec le risque que cette flambée se retrouve, en bout de chaîne, sur les étiquettes pour les consommateurs.

L’une des principales craintes de l’Union européenne est que les tarifs de l’énergie repartent à la hausse. Le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, en a d’ailleurs parlé lundi 15 janvier. Dans la zone euro l’inflation risque de se maintenir alors qu’on pensait que la hausse des prix allait se tasser. Pour tenter de rétablir le droit international et éviter ces blocages économiques, les Américains et les Britanniques interviennent militairement contre les Houthis du Yemen, malgré le risque d’un embrasement géopolitique.

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