UFC-Que Choisir pointe les pratiques discutables de certains hôtels parisiens : voici trois interrogations à ce sujet.

Les prix des chambres d’hôtels parisiens sont quasiment multipliés par trois lors du coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris 2024, l’été prochain. C’est ce que dénonce UFC-Que Choisir, dans une étude révélée mardi 26 décembre. L’association de consommateurs a analysé 80 hôtels au hasard à Paris, en comparant les tarifs deux semaines avant les JO et les prix pratiqués le jour de la cérémonie d’ouverture, le vendredi 26 juillet 2024. Elle dévoile aussi que dans 30% des hôtels, il est même impossible de réserver une seule nuit. Pour trouver une chambre, il faut ainsi réserver un nombre minimum de nuitées. Dès lors, toutes ces pratiques sont-elles légales ? Franceinfo fait le point.

1. Les hôtels peuvent-ils augmenter les prix de cette façon ?
Dans la loi, rien n’interdit aux hôtels d’augmenter leurs prix. Selon le Code du commerce, les hôtels peuvent fixer librement le prix des chambres. Par contre, ils ont l’obligation d’afficher les tarifs du moment, à l’intérieur et à l’extérieur de leur établissement de façon bien visible. Cela peut par exemple permettre au client de comparer le prix qu’il a payé au moment de la réservation et le prix qui est affiché. Au moment de réserver, les hôtels demandent aussi souvent une avance, des “arrhes”. Là encore, il n’y a pas de pourcentage maximum légal. Chaque hôtel fixe le montant et il doit l’inscrire dans les conditions générales de vente.

2. Les hôtels ont-ils le droit d’imposer un nombre minimum de nuitées ?
Selon l’article L122 alinéa 1 du Code de la consommation, il est “interdit de subordonner la vente d’un produit ou d’un service à l’achat concomitant d’un autre produit ou d’un autre service”. Formulé autrement : il est interdit de forcer le client à acheter plus qu’il ne le souhaite. Cette règle pourrait s’appliquer aux hôtels, mais dans les faits ils n’imposent rien explicitement aux clients : les hôteliers bloquent des chambres pour plusieurs nuits consécutives. Et si vous essayez de réserver pour une seule nuit, l’hôtel vous dit que c’est complet. Ce n’est donc pas à proprement parler illégal et c’est d’ailleurs une pratique couramment appliquée, comme le confirme l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) à franceinfo. En revanche il est interdit, par exemple, d’obliger à payer le petit-déjeuner pour pouvoir réserver une chambre. Là, ce serait le cas typique de vente subordonnée.

Lire aussi :  900 kilomètres de bouchons recensés samedi à midi sur les routes françaises

3. Comment les autorités vérifient toutes ces pratiques ?
C’est la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui s’en charge. Elle veille à la “protection des consommateurs” et au “juste équilibre des relations concurrentielles”. À l’approche des Jeux olympiques, elle prévoit d’ailleurs de doubler les contrôles, avec jusqu’à 10 000 établissements inspectés en 2024. Plus de 1 700 entreprises ont déjà été contrôlées l’an dernier et 70% des établissements étaient coupables d’au moins une anomalie. Des hôtels qui n’affichent pas leur prix, qui ne donnent pas de facture détaillée au client à la fin de son séjour ou encore qui n’affichent pas les mentions obligatoires dans les conditions de vente. Si vous êtes vous-même victime d’un litige, vous pouvez le signaler sur le site Signal Conso.

Ne ratez plus aucune information en ajoutant L’Entente à vos favoris sur Google News. Ainsi, vous contribuez à notre développement et nous aidez à continuer de vous fournir des informations de qualité. Un grand merci pour votre confiance et votre soutien !

CES ARTICLES POURRAIENT VOUS INTÉRESSER