Russie : la crise de carburant s’intensifie suite aux frappes ukrainiennes

Depuis le début d’août 2025, les attaques de drones ukrainiens ont gravement affecté l’infrastructure pétrolière en Russie, provoquant une augmentation spectaculaire des prix des carburants. Alors que la Russie tente de maintenir son approvisionnement domestique et ses exportations, les experts estiment qu’entre 10 et 15 % de la capacité de raffinage du pays est actuellement indisponible. Cette situation met en lumière l’impact croissant de la guerre avec l’Ukraine sur l’économie énergétique russe.

Les frappes ciblées sur le réseau pétrolier russe ont touché au moins sept raffineries depuis le début du mois, y compris celles de Novoshakhtinsk, Syzran, Volgograd et Saratov. Ces attaques répétées ont causé d’importants incendies et des arrêt complet de production, affaiblissant un système déjà sous pression en raison d’une demande intérieure en hausse. Les infrastructures de transport ont également subi des dommages. Par exemple, la station de pompage d’Unecha, qui alimente le pipeline Druzhba vers la Hongrie et la Slovaquie, a été la cible d’attaques à plusieurs reprises, engendrant une suspension des flux pendant plusieurs jours, selon des sources. La situation en Extrême-Orient est tout aussi préoccupante.

Selon le Moscow Times, presque 13 % de la capacité de raffinage en Russie est actuellement hors service, avec quatre raffineries complètement arrêtées. Cette indisponibilité a un impact direct sur l’approvisionnement dans les grandes villes régionales, où les stations-service souffrent de pénuries fréquentes. L’Atlantic Council confirme cette évaluation, soulignant que la vulnérabilité des installations isolées face aux drones à longue portée aggrave la pression logistique.

L’impact immédiat se reflète dans les chiffres du secteur. D’après le Financial Times, environ 10 % de la capacité de raffinage en Russie est actuellement indisponible. Cette réduction de l’offre a entraîné une augmentation du prix de gros de l’essence Euro 95 de 55 % depuis le début de l’année, atteignant 82 300 roubles la tonne, soit près de 1 023 dollars. Le même média indique que les prix à la pompe ont augmenté de 9 % sur une période d’un an, une hausse significative dans un pays où l’énergie est un pilier à la fois économique et social.

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Pour les consommateurs russes, la pénurie de carburant se traduit par des files d’attente croissantes et des achats limités dans certaines stations. Le Moscow Times décrit une situation particulièrement critique en Extrême-Orient, où plusieurs régions connaissent des ruptures de carburant presque totales. Cette tension suscite des inquiétudes quant à la capacité du pays à stabiliser ses marchés intérieurs. De plus, l’augmentation des prix du carburant exerce une pression sur toute la chaîne logistique, allant du transport routier à l’agriculture.

Au-delà des conséquences économiques immédiates, ces frappes ukrainiennes mettent en évidence la fragilité d’un secteur jugé vital pour la Russie. Selon le Financial Times, « au moins quatre grandes raffineries ont subi des dégâts » et les analystes estiment qu’environ 10 % de la capacité nationale de raffinage est paralysée. Stratégiquement, cette perte constitue un levier important pour l’Ukraine, cherchant à réduire les revenus pétroliers de Moscou, essentiels pour financer l’effort de guerre. Les spécialistes du Moscow Times et de l’Atlantic Council s’accordent à situer cette perte entre 10 et 13 % des capacités, ce qui, pour un pays exportateur majeur, implique un profond déséquilibre interne. De plus, cette situation s’accompagne d’une contrainte géopolitique. En frappant Druzhba, Kiev perturbe également l’approvisionnement énergétique des pays européens comme la Hongrie et la Slovaquie, qui dépendent de la Russie pour une partie de leur consommation. Bien que cette interruption n’ait duré que quelques jours, elle témoigne de la capacité de l’Ukraine à influencer les routes d’exportation.

Enfin, le contraste entre la puissance d’exportation affichée par Moscou et la réalité d’une pénurie de carburant intérieure génère un paradoxe politique. Alors que la Russie continue de livrer des volumes importants à l’étranger, ses propres citoyens se retrouvent confrontés à des stations-service parfois vides. Cette situation pourrait nuire à l’image d’un État capable de garantir ses approvisionnements tout en mettant en avant la portée des drones ukrainiens sur des cibles économiques stratégiques.

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