Le Compte Personnel de Formation (CPF) fait fréquemment l’objet de discussions animées, focalisées principalement sur deux grandes préoccupations. D’une part, l’augmentation des arnaques, une problématique mise en lumière par une récente enquête du journal « Les Echos », qui révèle comment des individus malintentionnés parviennent à s’approprier indûment des fonds publics. D’autre part, l’intérêt parfois discutable de certaines formations financées via le CPF, à l’instar de celles liées à l’obtention du permis moto, suscite des interrogations quant à leur réelle pertinence professionnelle.
Cependant, il est essentiel de ne pas perdre de vue la vocation première du CPF : un dispositif destiné à accompagner les salariés dans le développement de leur parcours professionnel. Dans cette optique, deux études récentes publiées par France compétences viennent remettre les pendules à l’heure. Ces recherches mettent en évidence que, malgré certains détournements de l’usage initial du CPF, la majorité des utilisateurs mobilisent effectivement ce dispositif dans une logique d’évolution ou de sécurisation de leur carrière.
Selon les chiffres avancés par France compétences, seuls 20 % des usagers du CPF l’utilisent à des fins non professionnelles. Plus précisément, 13 % d’entre eux poursuivent des objectifs personnels tandis que 7 % n’ont pas d’objectif clairement défini. Ces données soulignent donc qu’une large majorité des bénéficiaires font un usage approprié de leur compte, en lien direct avec leur développement professionnel.
Ce constat invite à une réflexion plus nuancée sur le CPF, en reconnaissant à la fois les challenges à surmonter pour prévenir les abus et mésusages, et l’importance de ce dispositif comme levier de formation et d’évolution professionnelle. Les efforts doivent ainsi continuer de se porter sur la sécurisation du CPF contre les fraudes, tout en valorisant son rôle essentiel dans la formation continue des salariés.