Ford dépose un brevet visant à surveiller les véhicules des débiteurs

Ford dépose des brevets pour une voiture autonome contre les mauvais payeurs

Aux États-Unis, le nombre de personnes qui peinent à rembourser leur prêt automobile serait au plus haut depuis plus de 15 ans. Dans ce cadre, Ford a déposé un brevet, de 14 pages, pour une technologie qui permettrait donc à une voiture de rouler, contre l’avis de son conducteur, jusqu’au concessionnaire ou en tout cas, jusqu’à l’endroit où l’institution bancaire ayant fait le crédit veut voir le véhicule.

Si l’opération coûte trop cher par rapport à la valeur de la voiture, le brevet prévoit que l’automobile se rende elle-même dans une casse. Et, puisque la fonction pilotage automatique à 100% n’est pas encore une réalité, une autre option est que le véhicule se déplace sur une courte distance, sorte du garage pour se garer sur l’allée ou au bord du trottoir, par exemple, dans une zone plus accessible à la dépanneuse qui viendrait l’embarquer.

Il y a d’autres propositions dans ce brevet et elles relèvent, pour certaines d’entre elles, du harcèlement. L’idée, c’est de faire craquer le mauvais payeur, en envoyant des messages de rappel sur son smartphone ou l’écran du véhicule, par exemple. Autres possibilités, empêcher l’utilisation de l’air conditionné, du contrôle des vitesses ou l’ouverture des fenêtres. Une autre proposition, plus radicale encore, consiste à bloquer les portes pour que le conducteur ne puisse pas entrer dans la voiture. Mais ce n’est pas tout. Ford envisage aussi la possibilité de s’assurer que les enceintes émettent un son agaçant et permanent jusqu’à ce que le conducteur accepte d’amener la voiture où on lui demande. Imaginez aussi que la voiture reçoive l’instruction de n’aller qu’à deux endroits, le lieu de travail d’abord – parce qu’il faut bien gagner de l’argent pour rembourser ses dettes – et à l’hôpital, en cas d’urgence médicale.

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Rien n’est encore fait même si les brevets sont déposés

On ne verra peut-être jamais ces voitures sur le marché. Ford a déposé le brevet en août 2021 et quand les médias ont été informés, en 2023, un porte-parole du constructeur a insisté sur le fait que Ford ne prévoyait pas de mettre en place ces mesures. Comme d’autres grandes entreprises, le géant américain de l’automobile dépose énormément de brevets pour protéger des idées. 1 342 de ses demandes ont été approuvées rien qu’en 2022, soit plus de trois par jours.

Mais de fait, ces idées existent et elles confirment qu’avec la présence toujours plus importante de la technologie dans une voiture, son propriétaire ne l’est pas complètement. BMW a lancé, il y a deux ans, une option d’abonnement mensuel pour des sièges chauffants, ce qui veut dire que la marque garde une forme de contrôle sur le véhicule. Bien sûr, reste le spectre, maintenant que nous conduisons des ordinateurs sur roues, du piratage informatique.

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