La balance commerciale de la France reste déficitaire, avec un déficit de 99 milliards d’euros, selon les derniers chiffres des Douanes. Bien que légèrement améliorée, la balance commerciale reste un point faible de l’économie française.
La France importe plus de biens qu’elle n’en exporte, ce qui contribue à ce déficit. Ce déséquilibre persiste depuis une vingtaine d’années, car lorsque nous exportons nos produits à l’étranger, de l’argent entre en France, mais lorsque nous importons des biens, de l’argent sort du pays.
Selon les données des Douanes, le coût des importations françaises a atteint 99,6 milliards d’euros en 2023. Il s’agit du deuxième plus gros déficit commercial de l’histoire, après celui enregistré en 2022, qui s’élevait à 164 milliards d’euros. La principale raison de l’amélioration en 2023 est la baisse des prix de l’énergie importée pour assurer notre production.
Cependant, cette amélioration est principalement conjoncturelle et non structurelle. Elle est due à des conditions circonstancielles plutôt qu’à des mesures politiques et techniques visant à renforcer notre industrie. Pour retrouver son rang de puissance exportatrice, la France aurait besoin de moyens permettant à son industrie de se développer.
La bascule s’est produite en 2002 : jusqu’à cette date, la France exportait plus qu’elle n’importait. Les causes de ce changement remontent à au moins trente ans, avec la désindustrialisation progressive du pays. Le passage à une économie de services a déplacé notre industrie lourde vers des zones où la main-d’œuvre est moins chère. Aujourd’hui, nos grandes entreprises sont implantées là où se trouvent leurs marchés, ce qui signifie qu’elles ne sont pas des exportatrices mais des productrices locales.
Le vrai problème se situe au niveau des PME et des ETI (Entreprises de taille intermédiaire). Ces entreprises ne disposent pas de la puissance, des équipements, des ressources financières et des aides fiscales nécessaires pour conquérir des marchés à l’international. L’Allemagne, par exemple, est une puissance exportatrice grâce à son “Mittelstand” composé de PME et d’ETI familiales très internationalisées. D’autres pays européens affichant des excédents commerciaux, comme la Belgique et l’Italie, ont également une classe moyenne d’entreprises dynamiques.
En conclusion, malgré une légère amélioration, la balance commerciale de la France reste déficitaire. Il est essentiel de soutenir les PME et les ETI pour renforcer l’industrie française et retrouver une position d’exportateur puissant.
