Crédit Agricole et Axa accusés de financer indirectement la répression militaire en Birmanie

Des placements dans des entreprises liées aux ventes d’armes

Le gestionnaire d’actifs Amundi, filiale du Crédit Agricole, et l’assureur Axa sont accusés de financer indirectement les violences perpétrées par la junte militaire en Birmanie. Selon une enquête menée par les ONG Justice for Myanmar et Info Birmanie, ces deux acteurs français auraient investi dans des entreprises ayant un lien direct ou indirect avec le commerce d’armes dans ce pays. Depuis le coup d’État du 1er février 2021, les forces de sécurité birmanes ont tué plus de 3 500 civils et déplacé près de 1,5 million de personnes.

Les entreprises concernées

Parmi les entreprises dans lesquelles Amundi et Axa ont investi, on trouve notamment deux sociétés singapouriennes, ST Engineering et Singapore Technologies Kinetics (STK), ainsi qu’une entreprise indienne, Tata Motors. Ces trois entreprises sont soupçonnées de vendre des armes à la junte birmane. De plus, Amundi et Axa détiendraient également des participations dans des entreprises chinoises et russes impliquées dans la fourniture d’armes à la Birmanie, telles que Rosoboronexport et Norinco.

La réaction des entreprises françaises

Suite à ces accusations, Crédit Agricole et Axa ont réagi en affirmant qu’ils respectaient les régulations internationales et françaises en matière d’investissements. Ils ont également souligné leur engagement en faveur de la responsabilité sociale et environnementale, ainsi que leur volonté de contribuer au développement durable.

Crédit Agricole et Amundi

Dans un communiqué, le Crédit Agricole a déclaré : “Nous prenons très au sérieux les allégations concernant nos investissements en Birmanie et nous évaluons actuellement notre exposition à ces entreprises. Nous respectons toutes les régulations internationales et françaises en matière d’investissements”. De son côté, Amundi a indiqué que ses investissements dans les entreprises liées à la Birmanie étaient conformes aux réglementations en vigueur et que la société procède régulièrement à des audits pour identifier les risques potentiels liés à ses placements.

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Axa

Quant à Axa, la compagnie d’assurances a déclaré prendre ces accusations très au sérieux et s’est engagée à examiner attentivement les faits présentés par les ONG. Elle a également rappelé son attachement à la responsabilité sociale et environnementale et a souligné qu’elle applique une politique stricte en matière d’investissement responsable.

La réaction des ONG

Les ONG Justice for Myanmar et Info Birmanie ont appelé les entreprises françaises à cesser immédiatement leurs investissements dans des sociétés directement ou indirectement impliquées dans la vente d’armes à la junte birmane. Elles estiment que ces investissements sont contraires aux principes de responsabilité sociale et environnementale prônés par ces entreprises.

Des appels au respect des droits humains

Ces ONG ont également demandé aux acteurs financiers français de renforcer leurs politiques en matière de respect des droits humains dans leurs investissements et de mettre en place des mécanismes de contrôle plus stricts pour éviter ce type d’incidents à l’avenir. En outre, elles ont appelé les autorités françaises à se saisir du problème et à adopter des mesures pour interdire les investissements dans des sociétés liées à la vente d’armes en Birmanie.

Perspectives et implications internationales

Ces accusations contre Crédit Agricole et Axa soulèvent la question de la responsabilité des entreprises et des acteurs financiers dans le financement indirect de conflits et de violations des droits humains. Elles mettent également en lumière la nécessité pour les régulateurs et les gouvernements de renforcer les régulations en matière d’investissement responsable et de s’assurer que les entreprises tiennent véritablement compte des risques sociaux et environnementaux liés à leurs placements. Dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques croissantes et une multiplication des crises humanitaires, il est essentiel que les entreprises et les institutions financières prennent leurs responsabilités et agissent de manière éthique et durable.

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