Les jeunes de moins de 30 ans sont semblables à leurs aînés.

Les jeunes actifs et leur rapport au travail post-Covid : déconstruction des clichés

Depuis la pandémie de Covid-19, les jeunes de moins de 30 ans sont souvent stigmatisés dans le monde du travail. On les dit moins investis, moins fidèles, plus individualistes et plus attachés à leur vie personnelle. Cependant, une enquête récente menée par le think tank Terra Nova et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) remet en question ces clichés.

L’enquête a interrogé 3000 jeunes de 18 à 29 ans ayant déjà eu une activité professionnelle, ainsi que 2000 actifs âgés de 30 à 65 ans. Les résultats de cette enquête montrent qu’il n’y a pas de différences fondamentales entre les deux groupes d’âge. Les jeunes estiment que le travail est aussi important, voire davantage, que les autres sphères de leur vie privée, tout comme les plus âgés. De plus, les jeunes ne sont pas plus rétifs à l’autorité que leurs aînés. La quête de sens au travail est également présente chez toutes les générations, voire plus marquée chez les 30-65 ans et les jeunes très diplômés.

En ce qui concerne le télétravail, il n’est ni plus fréquent ni mieux perçu chez les jeunes. Seulement 40% des jeunes actifs déclarent télétravailler, soit 10 points de moins que les 30-44 ans. De plus, les jeunes sont plus nombreux à exprimer des sentiments négatifs liés au télétravail, contredisant ainsi l’idée d’une distanciation avec le monde professionnel recherchée par cette génération.

Il est donc important de ne pas céder aux clichés sur les jeunes, comme le souligne Gilles Gateau, directeur de l’Apec. Il faut plutôt questionner le rapport au travail et la capacité à s’épanouir dans une organisation du travail. La crise du Covid-19 a révélé une source d’insatisfaction déjà existante, qui n’est pas spécifique à une génération.

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Terra Nova et l’Apec mettent en avant le fait que les conclusions hâtives ou erronées provenant d’enquêtes récentes contribuent à une sévérité injustifiée envers les jeunes actifs. Ils évoquent également une possible défiance à l’égard des jeunes de la part d’une société vieillissante et conservatrice qui craint de voir ses valeurs professionnelles se dégrader.

En conclusion, il est nécessaire de prendre en compte les différences entre les jeunes actifs et leurs aînés, mais celles-ci doivent être interprétées en fonction du cycle de vie, du niveau de formation et du contexte économique et social de l’insertion dans le monde du travail. L’âge n’est pas le seul facteur déterminant dans le rapport au travail.

Ainsi, il est important de déconstruire les clichés sur les jeunes actifs et de considérer chaque individu dans sa singularité plutôt que de généraliser des comportements ou des attitudes.

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