La voiture volante AirCar : bientôt une réalité

Prévue pour être commercialisée en 2026, la voiture volante AirCar se rapproche de la voiture de série. C’est à la fois une vraie voiture de sport et un véritable avion de tourisme. Futura fait le point sur cet engin étonnant qui pourrait même devenir amphibie.

Des progrès significatifs

Futura relate régulièrement les avancées de la fameuse AirCar, une voiture volante biplace en développement depuis plus de 30 ans. La société slovaque Klein Vision, à l’origine de l’engin, en est à sa quatrième génération de prototype. Cinq vols d’essais ont d’ailleurs été réalisés avec ce dernier. L’aéronef avait même été certifié par les autorités aéronautiques slovaques dès 2022. Mais il restait encore à obtenir une certification de l’AESA et de la FAA. Petit détail, comme il s’agit aussi d’une voiture, AirCar doit également être homologué pour la route. Selon Klein Vision, c’est en voie d’être fait et l’entreprise compte obtenir prochainement une certification totale de l’engin auprès des institutions européennes et américaines de l’aviation civile.

La livraison de cette très attendue AirCar devrait intervenir à partir de 2026, selon la Klein Vision. Cette version commerciale reposera sur un prototype de préproduction de cinquième génération, qui est précisément celui censé obtenir l’ensemble des certifications. Pour le moment, on ne peut voir que des rendus graphiques de cette nouvelle version de l’engin. Néanmoins, le prototype à certifier devrait voler en septembre afin d’obtenir le sésame des airs, à savoir la Part 23/CS-23 complète, à la fin de ce même mois.

Un ovni sur la route

Ambitieux, mais pas irréaliste étant donné l’expérience et le nombre d’heures de vol engrangé par ce véhicule hybride. Question tarif, Klein Vision a déjà annoncé la couleur : environ 700 000 euros. Très cher certes, mais l’on dispose à la fois d’une voiture de sport et d’un avion. Côté architecture, l’AirCar se distingue par ses quatre roues. Cela en fait une véritable voiture, bien plus difficile à homologuer sur route que les autres modèles de voitures volantes qui reposent principalement sur des tricycles. Ces derniers sont apparentés à une réglementation beaucoup moins draconienne en matière d’homologation : celle des motos.

L’AirCar est d’ailleurs une véritable voiture de sport musclée, puisqu’elle sera équipée de trois puissances de motorisation avec des V6 essence de 3,2 litres. Le modèle de base développe 280 chevaux, il y aura aussi une version intermédiaire de 320 ch et le plus puissant moteur délivrera jusqu’à 340 ch en biturbo. De quoi atteindre 200 km/h facilement sur route, même avec la version d’entrée de gamme. L’autonomie estimée est de 800 kilomètres dans ce mode « voiture ».

Vers une voiture volante amphibie ?

En raison de ses équipements aéronautiques, l’auto a un gabarit imposant. Elle mesure 5,8 mètres de long pour 2 mètres de large. C’est à peu près l’équivalent d’une grosse Class S chez Mercedes. Elle doit ses performances routières à sa légèreté. Le modèle de série adopte un châssis monocoque et l’ensemble ne pèse qu’autour de 800 kilos. Un atout pour la route, mais surtout pour l’air. Avec une envergure de 8,2 mètres, en mode avion, elle dispose alors d’une vitesse de croisière de 250 km/h. C’est mieux que la plupart des avions d’aéroclubs. Avec ses 160 litres d’essence, elle peut ainsi parcourir environ 1 000 kilomètres. Son plafond se situe autour de 3 000 mètres, puisqu’elle n’est pas pressurisée. Autrement dit, elle reprend ce que l’on attend de n’importe quel avion de voyage monomoteur.

Autre caractéristique inédite : une transition entre le mode auto et avion en pressant un simple bouton. Orienté face au vent dominant sur la piste, en 80 secondes la voiture déploie ses ailes et sa queue, et le volant se transforme en commande de vol. Au plancher, un palonnier est alors actif pour commander la dérive. Le moteur de l’AirCar est alors déconnecté des roues motrices et gère la propulsion avec l’hélice située à l’arrière la cabine. Alors, évidemment, si vous ne disposez que d’un permis de conduire automobile, vous ne prendrez pas l’air. Une fois en mode avion, une licence de pilote valide est nécessaire.

Pour le moment, tout ceci n’est que virtuel, puisque ce prototype destiné à la production de série n’est pas encore opérationnel. Klein Vision est très confiant de tenir ses délais et il compte même aller plus loin, en déclinant l’AirCar en version trois places, sans pour autant modifier les dimensions de l’appareil. La société envisage même un modèle quatre places avec une complication : la gestion de deux rotors. Un plus qui nécessite une qualification supplémentaire pour le pilote.

Mieux encore, Klein Vision imagine déjà une future AirCar qui serait également amphibie. De quoi transformer l’auto en bateau et en hydravion. Ce serait alors le véhicule le plus complet de l’histoire de la mobilité.